Dans notre quête d’une alimentation équilibrée nous avons tendance à qualifier les aliments, comme “diététique” ou “non-diététique”. Et bien souvent, manger un aliment « non diététique » sans culpabilité devient difficile.
Pour parler d’un aliment ou d’un plat, vous avez sûrement déjà prononcé ou entendu cette phrase : “ce n’est pas très diététique”. Et même si cette petite phrase semble toute bête et bien intentionnée, elle a un impact profond sur la manière dont nous percevons la nourriture et comment nous nous nourrissons.
La pensée “ce n’est pas très diététique” est bien souvent associée à un sentiment de culpabilité, à des restrictions, et à une relation troublée avec les aliments. De ce fait, cette pensée finit par nous empêcher de manger en toute sérénité sans culpabiliser.
En tant que diététicienne, j’entends souvent cette phrase, surtout quand je parle d’un aliment autre qu’un légume ! Et je suis témoin de l’impact que cette pensée peut avoir sur le bien-être de mes patients.
Découvrez comment vous libérer de cette pensée restrictive afin de vous libérer de la culpabilité de manger et ainsi cultiver une relation plus sereine avec l’alimentation.
Je vous propose d’explorer cette pensée afin de comprendre son influence sur notre rapport à l’alimentation. Puis nous verrons qu’en cultivant l’équilibre global et en tentant de se libérer des pensées restrictives, nous pouvons améliorer notre rapport aux aliments pour gagner en sérénité.
“Ce n’est pas très diététique”, mais la diététique, c’est quoi ?
Si nous regardons dans le dictionnaire, la diététique est définie comme l’ensemble des règles à suivre pour une alimentation équilibrée. Cette définition nous amène naturellement à associer le terme “diététique” à des notions d’équilibre nutritionnel ainsi qu’à des aliments riches en nutriments essentiels, peu caloriques et bénéfiques pour le corps.
Les aliments “diététiques” sont alors perçus comme des choix sains, tandis que les aliments “non-diététiques” sont considérés comme moins bénéfiques, voir néfastes, du fait de leur teneur en matières grasses ou en sucre.
Comment cette pensée influence nos choix alimentaires ?
La simple phrase “ce n’est pas très diététique” émerge donc face à des aliments que nous jugeons “mauvais”. Ces aliments sont alors bien souvent évités, et génèrent des émotions désagréables.
Cette pensée a donc un impact direct sur nos choix alimentaires, elle nous incite à éviter ou limiter des aliments.
La culpabilité de manger l’aliment considéré “non-diététique”.
Le véritable problème se pose lorsque nous diabolisons un aliment au point de nous sentir coupables de le consommer. Cela altère directement notre relation avec la nourriture.
Dans ce cas, nous sommes face à deux scénarios :
- soit nous évitons complètement l’aliment en question, même s’il nous fait très envie, et nous ressentons de la frustration
- soit nous décidons de le manger malgré tout et nous pouvons ressentir de la culpabilité plus ou moins intensément. Cette culpabilité peut même nous pousser à perdre le contrôle et à nous faire manger en grande quantité, sous l’influence de la pensée “foutu pour foutu”.
Les dangers de la diététisations excessives, l’exemple des régimes.
Bien souvent, les régimes amaigrissants ont tendance à diaboliser certains aliments, voir à restreindre entièrement un groupe d’aliment.
Le résultat ? Le répertoire alimentaire se retrouve restreint et manger devient une source de stress et de culpabilité.
Tous les aliments apportent des nutriments spécifiques et lorsque nous excluons un groupe d’aliment, nous empêchons notre corps d’avoir accès à tous les nutriments dont il a besoin.
Et surtout, cela a un impact sur notre santé mentale. Suivre un régime strict est très contraignant et souvent source de stress. Les émotions oscillent entre culpabilité et frustration.
Les risques à long terme sont encore plus alarmants, allant de la prise de poids à la baisse de l’estime de soi, en passant par le risque de développer des troubles du comportement alimentaire.
Ce sujet est si vaste et il a tant à dire sur les conséquences des régimes qu’il mériterait un article dédié.
Cultiver l’équilibre : tous les aliments peuvent faire partie d’une alimentation équilibrée.
Lorsque nous parlons d’équilibre alimentaire, il est important de comprendre que l’équilibre repose sur la diversité. Manger que des légumes n’est pas synonyme d’alimentation équilibrée.
Les principes fondamentaux d’une alimentation équilibrée sont les suivants :
La variété
Absolument tous les aliments peuvent faire partie d’une alimentation équilibrée. Plus notre alimentation est variée, plus elle peut répondre à nos besoins nutritionnels et émotionnels. Oui, vous avez bien lu, car manger ne se limite pas uniquement à la nutrition, mais il peut également servir à se réconforter sur le plan émotionnel.
La modération
Tous les aliments peuvent être consommés sans risque tant que nous faisons preuve de modération. Manger des Kinder de temps en temps n’aura aucun impact sur votre santé globale !
L’écoute de vos sensations alimentaires
Apprendre à écouter ses sensations alimentaires est essentiel pour apprendre à manger dans des quantités adaptées. Manger quand on a faim et s’arrêter de manger quand on est rassasié permet de répondre aux besoins de notre corps sans avoir besoin de suivre des règles alimentaires rigides.
Être flexible et s’adapter à ses besoins
Une alimentation équilibrée consiste à manger en fonction de vous-même, de votre corps et des circonstances. Il s’agit d’apprendre à s’adapter au contexte pour pouvoir répondre à la variabilité de nos besoins.
Cela comprend les besoins nutritionnels, c’est à dire l’apport en nutriments, vitamines et minéraux donc notre corps à besoin. Mais aussi nos besoins émotionnels tels que le besoin de se réconforter ou de partager un repas en compagnie de nos proches.
En cultivant cet équilibre de façon globale, vous pourrez profiter de la nourriture de manière plus satisfaisante. Et ainsi, entretenir une relation positive avec votre alimentation. Comprendre que tous les aliments peuvent faire partie d’une alimentation équilibrée permet de pouvoir consommer de tout avec plaisir et sérénité.
Mais alors, comment se libérer des pensées restrictives et ainsi apprendre à manger de tout sans culpabilité ?
Se libérer des pensées restrictives pour gagner en flexibilité et en liberté alimentaire.
En tant que diététicienne, je suis convaincu que l’une des clés pour une alimentation saine et équilibrée réside dans la liberté. La liberté de choisir des aliments qui nous nourrissent, nous satisfont, et nous procure du plaisir.
Pour parvenir à cette liberté, il est intéressant d’explorer la relation que nous entretenons avec les aliments et de remettre en question cette pensée “ce n’est pas très diététique”.
Pour cela, je vous invite à tenter de repérer quels sont les aliments qui génèrent cette pensée puis je vous encourage à vous poser les questions suivantes :
Quels effet cette pensée a sur vous ?
Est ce qu’elle vous pousse à ressentir de la culpabilité, à manger sans pouvoir vous arrêter, ou à vous restreindre ?
Pouvoir observer nos réactions émotionnelles est la première étape vers la transformation.
Comment aimeriez vous vous sentir face à ces aliments ?
Souhaitez-vous éprouver de la joie et de la satisfaction en les consommant ?
Tentez de visualiser un rapport apaisé et équilibré avec ces aliments.
Ces questions peuvent servir de point de départ pour améliorer votre rapport à l’alimentation et ainsi déconstruire la pensée restrictive “ce n’est pas très diététique” qui a tendance à nous empêcher de manger en toute liberté et de façon sereine.
Améliorer son rapport aux aliments est un processus qui demande du temps et de la patience, mais qui conduit vers une alimentation plus libre, plus équilibrante, et plus épanouissante. Je vous encourage à vous faire accompagner si vous en ressentez le besoin
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